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Mathieu_Chaudeur_opticien

Passionné par la vie, le sport et les découvertes, je me suis orienté vers cette formation d’opticien pour plusieurs raisons. Je souhaitais associer la santé, la technique et ne pas me couper du relationnel qui fait notre quotidien et dont j’ai besoin. Ce métier alliait donc le plaisir et la mode, la santé et le bien-être, le dialogue, le rapport humain et les relations commerciales.

Après un Bac Scientifique à Metz en section sport études, j’ai décidé d’entrer dans une école bien réputée mais plutôt perdue : Morez dans le Jura !

J’ai beaucoup aimé cette vie étudiante. Nous venions de toute la France pour apprendre le métier. J’ai vécu ces moments à fond et j’ai rencontré beaucoup d’amis. Pas question de s’ennuyer à Morez !

J’ai visité des lunetteries, j’ai découvert la caserne de pompier, avec L’AEOM (l’association étudiante) nous organisions les soirées à l’espace Lamartine, nous partions skier en hiver et faire le tour des lacs en été. Beaucoup de bon temps. L’école ça n’était pas mon fort mais je m’intéressais à beaucoup de choses ! Ensuite, j’ai décidé de continuer en alternance et c’est dans l’entreprise de mon premier employeur que je me suis épanoui professionnellement, à Metz.

La mise en pratique de la théorie, c’était ça qui me plaisait ! Je suis devenu très rapidement autonome et je souhaitais tout savoir. C’est en réunissant l’apprentissage scolaire et le cadre professionnel que tout avait un sens. Se sentir plus sûr de soi donne de la confiance ce qui m’a permis de m’exprimer face aux différentes prescriptions et besoins des clients. Les gens me faisaient confiance et se laissaient conseiller du mieux que je puisse les aider.
Je suis devenu passionné par les contrôles de vue, l’analyse des plaintes, la recherche de la meilleure compensation possible, qu’elle soit simple ou complexe. J’ai souhaité être de plus en plus spécialisé et j’ai beaucoup appris de mes collègues.

Il y a 8 ans, l’occasion s’est présentée d’ouvrir un premier magasin. La détermination est certainement mon plus fort trait de caractère. Je n’avais pas peur de prendre de gros risques. Pendant quelques années et déjà lors de mes études je dessinais mes projets en me posant des tas de questions et en dialoguant beaucoup. Mes idées ont dû changer et évoluer des centaines de fois mais cela m’a permis de les construire petit à petit.

 

MCO OPTICIEN LOGO

 


Je souhaitais me démarquer, apporter de la nouveauté, de l’étonnement. Faire rêver ! Divertir ! Sortir du cadre !

Sortir de sa bulle de confort permet de découvrir tellement de choses. J’ai également découvert des idées en voyageant. Pour être différent, il fallait être
Indépendant ! Indépendant veut dire beaucoup pour moi. C’est la liberté.

Rien de plus gratifiant que de pouvoir gérer à sa façon. Créer son propre environnement et pouvoir le moduler et le faire évoluer comme bon nous semble. La prise de risque a été très importante mais c’est un bonheur grisant que d’être aventurier. En 2010, avec bien du mal, j’ai commençais de rien et les banques ont été réticentes. Après 6 mois de négociations, j’ouvre donc mon premier magasin. MCO – Mathieu Chaudeur Opticien à Metz. Je me spécialise dans l’examen de vue. Je propose des montures « haut de gamme » pour la plupart de grands créateurs français avec de l’originalité et de l’exclusivité. Peu de personnes ont cru en mon projet mais il a bien évolué.

En 2014 j’ouvre un 2ème point de vente déroutant dans son style British, il choque le consommateur qui apprécie l’esprit décalé. Les montures sont rares par leurs exclusivités, leurs matières, leurs qualités,… L’équipe est diplômée et spécialisée en optométrie et en contactologie. L’évolution est positive et la progression est rapide et importante.

 

 

Nous ne collaborons pas avec les mutuelles par choix. Nos clients s’adaptent à nos méthodes qu’on explique pédagogiquement. Ils recherchent le produit et service différenciant, la qualité et la confiance.

J’ai commencé seul puis avec une stagiaire en contrat de professionnalisation. Ma soeur Marine Opticienne et optométriste me rejoint dans l’aventure 1 an plus tard, puis mon ami Olivier qui est opticien puis mon ex-compagne Alexie, puis Thierry, puis d’autres opticiens motivés et l’équipe familiale s’agrandie. Plus le temps passe, plus nous sommes soudés et performants. Chacun apporte un vrai plus par son expérience et son point de vue et nous communiquons beaucoup.
L’équipe en place étant solide et de confiance, il était temps d’aller plus loin. Il fallait passer un cap supplémentaire. Être plus autonome et mieux maîtriser les connaissances optiques ainsi que les coûts de fonctionnement.

En 2016, j’étudie l’optique ophtalmique, les verres correcteurs.
Je découvre la fabrication des verres et souhaite voir un autre côté du décor. C’est un autre métier. Je m’aventure dans la recherche et le développement de verres et découvre des entreprises internationales spécialisées.

En 2017, j’ouvre le laboratoire VECTEUR ! Je fabrique les verres « haut de gamme » en France à Metz. Toutes les étapes sont maîtrisées et c’est un succès dans la qualité attendue. Surfaçage, traitements, contrôles. La fabrication est incroyable. Les techniciens spécialisés que j’ai recruté sont très bons.

Vecteur_Mathieu_Chaudeur

 

Nous maitrisons désormais les algorithmes et pouvons en parler avec facilité aux patients et clients. Le laboratoire profite désormais à mes magasins mais aussi à des opticiens recherchant l’authenticité, la qualité, la provenance, ou encore une approche qui permet aujourd’hui d’être plus performant et plus expérimenté face au besoin des patients. On parle systématiquement d’individualisation et d’optimisation par rapport à un besoin quotidien. On parle aussi d’ergonomie et de confort. On parle d’aller plus loin dans la capacité à gérer les problèmes visuels.

C’est incroyable comme le métier d’opticien spécialisé prend un sens encore plus intéressant. Nous devons défendre notre métier tous les jours pour que les patients puissent être servis de façon qualitative et optimale quel que soit le prix de l’équipement défini. Nous sommes contre un code de conduite dicté par des organismes d’assurances qui pensent comprendre les besoins des patients mais ne maîtrisent que très peu de choses.

Nous sommes des professionnels de santé et il va de soi que pour obtenir un bon résultat il faut que toutes les grandes étapes depuis l’examen de vue, la recherche de besoins jusqu’à la fabrication soit parfaitement réalisées. En Moselle et dans le Grand Est nous travaillons avec tous les Opticiens qui souhaitent dialoguer pour construire les évolutions de demain et nous les invitons à rejoindre l’association régionale.

 

L’association d’opticien permet de ne pas être fermé aux autres et d’échanger pour mieux comprendre les enjeux à venir. Il faut savoir réagir et s’aider entre confrères. C’est comme ça que de belles idées émergent. Il y a des règles et la FNOF (Fédération nationale des opticiens de France) nous aide en ce qui concerne la législation, en nous apportant certaines connaissances nécessaires, les règles et les lois.

Aujourd’hui j’enseigne également l’optique à l’université de Lorraine aux étudiants de licence depuis 2016. J’essaye de leurs expliquer que c’est eux qui vont écrire l’avenir et qu’ils doivent commencer à réfléchir au futur. J’essaye de leurs transmettre ma passion et de leurs ouvrir les yeux sur les nombreuses possibilités de métiers qui découlent de leur diplôme en gardant en tête les valeurs qui font de l’opticien un acteur important de la filière visuelle.

Je pense que cette filière a encore de beaux jours devant elle car les besoins sont importants. Pour pouvoir y contribuer nous devons être de plus en plus spécialisé et offrir un service « premium ».

Tous les acteurs du marché de l’optique et principalement les indépendants ont les cartes entre leurs mains. Il ne faut donc pas faire le jeu d’un système de santé médiocre et bien réfléchir aux méthodes de travail.

Dans ce métier on apprend tous les jours et j’espère apprendre encore beaucoup et peut être aller encore plus loin mais pour l’instant il faut gérer les entreprises et allier le plaisir du travail et les autres passions de la vie car il n’y a pas que le travail dans la vie !

Vous pouvez me contacter si vous souhaitez des conseils et des précisions complémentaires. Ça sera un plaisir d’échanger avec vous.

Contacts :

Magasin MCO – Mathieu Chaudeur Opticien
mc********@gm***.com
www.mcopticien.fr

Laboratoire VECTEUR
co*****@la*****************.fr
www.laboratoire-vecteur.fr

 

Florent Robaut Confession

A l’âge de 16 ans, alors que je faisais le « Baby-brother » pour un opticien plusieurs samedis par mois, celui-ci étant domicilié dans la campagne normande, je me rendais dans son magasin au centre-ville du Havre.

Comme vous le savez toutes et tous, très rares sont les opticiens qui ferment à l’heure le samedi soir. J’ai donc appris à découvrir son métier en l’attendant.

Mes yeux étaient ronds comme des billes lorsque je le voyais redonner la vue à un enfant, permettre à une grand-mère de revoir les photos de ses petits-enfants grâce aux aides de basses visions, ou encore permettre à un quadra bien tassé de pouvoir relire les petites lignes grâce aux verres progressifs.

Petit à petit, j’ai pris mes marques dans son univers, je rangeais les montures sur ses facings pour lui faire gagner du temps, là je me suis mis à essayer des montures d’abord pour rire puis par envie. J’ai découvert que tout le monde ne pouvait pas porter les mêmes montures, Morphologie oblige.

L’année du Bac sonna et il m’a fallu choisir mon orientation. Merci Bruno de m’avoir transmis ton envie du « bien faire voir », ma voix était toute trouvée : je serai Opticien Lunetier.
J’ai donc passé mon BTS d’Opticien-Lunetier en 1994 dans une école qui a depuis disparu : l’ESOP.

Suivit alors un truc bien utile qui n’existe plus de nos jours : le Service Militaire, pas un truc de planqué mais un moment dense et enrichissant.

En 1995 : me voilà comme on dit dans la vie active. Se succède pour moi plusieurs jobs, il faut dire qu’à cet âge-là j’avais la bougeotte. Je voulais voyager (en France) et Apprendre.
J’ai donc peaufiné mon diplôme d’OL en me formant : oculariste, basse vision, et gestion. J’ai découvert des univers de magasins complètements différents : indépendants, enseignes généralistes, enseignes low-cost.

En 1999, je me crois très fort et ouvre un magasin indépendant avec 50 000 francs. Oui vous avez bien lu : 7642 Euros. Et je ne vous parle pas de l’apport, non je vous parle bien de l’investissement total. Ok, nous étions en 1999 et en province. Les choses étaient plus faciles qu’aujourd’hui mais quand même. Le jour où j’ai eu cette idée, je ne devais pas avoir toute ma tête car trois ans plus tard à cours de trésorerie, j’ai décidé d’arrêter là cette aventure. Ce fût pour moi une vraie déception.

Passionné de mon métier d’Opticien, je l’étais toujours. Il me fallut alors rebondir mais…

Malgré une tentative en tant que coordinateur et animateur d’un groupe de 7 magasins en Normandie, il fallait bien que j’accepte l’évidence : je ne me voyais plus retravailler en magasin en tant que salarié.
J’ai alors décidé de tenter ma chance dans l’industrie lunetière Française car j’étais totalement addict de l’objet « lunettes ». On peut même parler d’amour. Mais ne le dites pas à femme …

Yes, un des plus grands lunetiers Français accepta ma candidature.

En 2003, me voilà commercial dans le sud-ouest. Je retrouve alors la JOIE du travail, il n’y a plus de contrainte que du plaisir. Mes supérieurs hiérarchiques décident de partir à la retraite les uns après les autres. Je gravis les marches une à une et me retrouve directeur commercial de Karavan Production en 2004.

Vous vous direz et maintenant…

2010 : création de Frod’s Distribution.
Je commercialise sur le territoire national des marques de créateurs, avec comme objectif premier de créer ma propre marque.

2013 : création de Frod’s Opticiens avec mon épouse.

2015 : j’arrête la commercialisation de ces dites marques de créateurs et lance Frod’s Lunetterie. Avec en tête une idée folle : celle de créer une marque de toute pièce en me mettant des contraintes supplémentaires :

  • 100% des matériaux utilisés doivent être Européens
  • 100% de la fabrication doit être Française
  • La fabrication doit être éco-responsable
  • Le tarif doit être le même que celui des montures Asiatiques.

J’ai une bonne nouvelle, Frod’s Lunetterie existe toujours et cette collection trouve ses clients chaque jour.

Fin 2017, ne voilà ti pas que notre Président veut absolument mettre en place sa promesse électorale : « des lunettes avec un reste à charge 0 pour tous ». Super idée me direz-vous.
Eh bien moi aussi je le pensais.

Seulement pour y arriver, un lynchage médiatique est organisé contre toute la profession.

Alors en décembre 2017, je crée avec Laurent Suin : #justicepourlesopticiens. Et pendant plus de 6 mois nous nous battons comme des diables pour que cette promesse électorale soit un vrai plus pour les patients-clients et la filière optique Française. Je ne vais pas revenir sur tout ce que nous avons fait. Mais croyez-moi, on a remué ciel et terre, comme entre autres : des entretiens au Ministère de la Santé, à la HAS, ou encore à Matignon…

Au final, nous accouchons d’un projet qui n’est pas à la hauteur de mes espérances et il me semble que mes clients et mes patients seront aussi déçus.

Oui nos patients-clients par souhait et besoin de minimiser leurs dépenses optiques vont s’orienter vers des produits low-costs. Et vous savez d’où ils vont venir ses dits produits low-costs : d’Asie. Une bonne partie des usines de montures Françaises risquent fortement fermer.

Le panier moyen des opticiens va diminuer d’au moins 50% et donc leurs chiffres d’affaire aussi.

Je vois déjà des gens dire : oui mais y a trop d’opticiens, les opticiens se gavent et sont des voleurs …

Trop d’opticiens, nous sommes tous d’accord, les opticiens aussi. Seulement, aucune entreprise ne peut survivre avec une baisse de chiffre d’affaire de 50%. Comme aucun foyer peut s’adapter à une baisse de revenu brutale de 50%.

Maintenant que sera l’avenir ? Faut-il être optimiste ou pessimiste ?

Je ne me permettrai pas de vous donner un conseil. Ce que j’imagine, c’est un marché qui se scindera réellement en deux.

  • Les Opticiens Mass Market qui feront du volume et de l’abattage,
  • Les Opticiens de Santé qui eux prendront encore plus de temps demain qu’aujourd’hui avec leurs patients. Il leurs faudra faire une étude poussée des besoins ophtalmiques et esthétiques de leurs patients.

 

Il sera très compliqué pour les patients-clients de trouver dans quelques années des montures Européennes de très bonne qualité. Les vendeurs de lunettes devront faire le choix de vendre de la m…. pas chère et les opticiens de santé devront s’orienter vers du milieu et du haut de gamme. Cette seconde typologie de produits se retrouvera dans de magnifiques magasins et totalement en exclusivité. Les opticiens devront se réunir pour survivre.

Dans certaines villes, toutes les enseignes sont présentes et on y trouve même plusieurs opticiens indépendants en plus. Je pari que dans X temps, vous trouverez au maximum 2 ou 3 enseignes et un indépendant. Les opticiens fusionneront entre eux sur le plan local. Afin de créer des structures plus grosses dans un but de mutualisation et de réduction des coûts.

 

Il va falloir faire des économies, et pour cela il faudra supprimer des intermédiaires. Et vous savez quoi. Les intermédiaires entre les usines Asiatiques et les opticiens Français se sont des centrales d’achats et des distributeurs. Dit autrement se sont des emplois Français.

 

  • Si vous êtes consommateurs, réfléchissez bien avant d’entrer chez un opticien. Posez-vous les bonnes questions pour lesquelles vous poussez cette porte et pas celle d’à côté.
  • Si vous êtes opticiens, demandez-vous ce que sera votre métier de demain. Comment voulez-vous l’exercer ? C’est maintenant que les bonnes décisions doivent être prises.

 

Pour Frod’s Lunetterie cette révolution est surement une bonne nouvelle, car nous avons déjà supprimé et ce depuis le lancement de la marque tous les intermédiaires inutiles : pas de référencement dans les centrales, pas de distributeurs. Nous avons fait le choix de commercialiser une collection Haut de Gamme au même tarif que le milieu de gamme asiatique. Avec Frod’s Lunetterie les patients-clients et les opticiens en ont réellement pour leur argent. Dans mes rêves les plus fous : Frod’s Lunetterie pourrait bien devenir le référent haut de gamme du marché grâce à son positionnement tarifaire incomparable sur ce créneau.

Et pour Frod’s Opticiens, nous serons comme tous nos confrères contraints de vendre des produits Rac0. Notre objectif sera de proposer les meilleurs produits pour ce tarif. Nous ne voulons pas vendre de sous-produits. Notre accueil et notre service restera toujours le même.  Aujourd’hui, nous fonctionnons déjà comme çà. Nos patients bénéficiaires de la CMU sont servis de la même manière que les autres. Afin de ne pas être surpris par les conséquences économiques de cette évolution législative et la déferlante de demandes qui y sera associée, nous nous préparons à vendre 90% de verres RAC0 pour les unifocaux et environ 40% pour les progressifs. Nous imaginons que nos ventes montures RAC0 représenterons environ 30% de notre volume. Ça va être dur mais on va s’adapter. Nous sommes en relation avec l’ensemble de nos fournisseurs pour travailler en direct. Nous nous sommes rapprochés auprès de plusieurs opticiens qui ont notre philosophie pour mutualiser les achats. Et si besoin était, nous réfléchissons déjà à créer une activité annexe liée à l’optique, mais à ce stade c’est encore secret…

Florent Robaut

CEO de Frod’s Lunetterie

Gérant de Frod’s Opticiens